Commerces Royannais,  Royannaises et Royannais

La pâtisserie Quantin

La pâtisserie Quantin, née en 1919 à Gémozac et devenue royannaise en 1934, elle a disparu le 31 décembre 2005, privant les nombreux amateurs de sa spécialité «L’Étoile de Quantin», une merveille irremplaçable pour le palais. Peu de temps avant, le patron, Jean-Pierre Quantin, s’en était allé (en juin 2004). Cet éminent pâtissier chocolatier était également un homme sympathique, chaleureux et généreux, travaillant en symbiose avec sa femme Nadine, ses enfants et son personnel.

Voici un retour en image sur cette pâtisserie qui a ravi ses clients pendant 86 ans, ainsi qu’un texte tiré d’un article de Charlie Grenon paru dans le « Courrier Français » en juin 2004.

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“Affaire familiale, née à Gémozac en 1919, par la volonté et le talent gastronomique du grand-père Quantin. Ce dernier avait eu, en la personne de l’illustre barde Goulebenéze (le bien nommé !) un illustre parrain. La galette, en effet, doit au chansonnier charentais une large part de son renom.
Au tout début des années 1920, Goulebenéze était l’animateur central d’un journal en patois : « Le Piron », imprimé à Gémozac. Or Évariste Poitevin, véritable nom de Goulebenéze, assurait non seulement la rédaction en chef du « Piron », mais il était aussi le publicitaire. Les clients lui faisaient confiance pour tourner joliment dans la langue des aïeux, une « réclâme » que le lecteur retiendrait facilement.
À cette époque, Goulebenéze était un « artiste à transformation ». C’est ainsi qu’il composa sur l’air de « La Paimpolaise » une pub intitulée : « La galette à thieu gâs de Quantin ». Elle était ainsi rédigée :

Dans-n-in’fêt, prr’ in’assemblée
L’Saintonghais qu’est poin minprisan,
Va cheurcher prr’ sa compagnée
Sa meilleur’ bouteill’ de vin bian !
Prr’ trouver l’vin bon
Et que faut-o don ?
In’amande ou beun in’ nouézette
Dau tortâ ou beun d’au miyat :
Mais tout thieu n ’vaut poin la galette
Que Quantin fait thieur à Gh’mozat !

Suivait la conclusion commerciale obligée : « Demandez la galette charentaise dans toutes bonnes épiceries, pâtisseries, etc. ».
Après un tel lancement, « la galette à thieu gâs de Quantin » ne pouvait évidemment que prospérer. Et quitter Gémozac pur « monter à Royan ». Ce qu’elle fit en 1934. Anéantie par les bombardements, elle renaîtra néanmoins de ses cendres, au numéro 3 du boulevard de la République, pour connaître une carrière digne de la prestigieuse lignée du bon vieux temps de Goulebenéze, sur les bords de la Gémoze…”

D’après Charlie Grenon

François Richet Auteur de mots et d'images, conférencier, éditeur